L’emprise de Facebook sur les médias pourrait s’intensifier

Facebook Suite logique du lancement, en janvier dernier, de son journal graphique « Paper », Facebooks’engagerait maintenant dans des négociations de taille avec les éditeurs de journaux du monde entier, selon les dires du New York Times. A terme, le réseau social souhaiterait publier intégralement les articles de la presse écrite sur son application et propose en échange un partage de ses revenus publicitaires avec les éditeurs.

Facebook était en 2009 un simple réseau social. Il a ensuite rapidement réussi à s’imposer comme une importante source d’information approuvée par 654 millions d’utilisateurs journaliers. Jusqu’à présent, ses utilisateurs voient, sous forme de lien, dans leur fil d’actualité, les publications des médias qu’ils suivent.  Ils doivent ensuite, pour accéder à l’intégralité de l’article, cliquer sur ce lien qui les renvoie sur le site internet du média en question.

Cohérente avec la recherche de croissance et d’innovation de Facebook, « l’une des possibilités évoquée pour améliorer l’expérience utilisateur et le newsfeed est de demander aux éditeurs d’envoyer leurs articles à Facebook pour les publier sur son application directement », selon le Journal Du Net.

Le confort des utilisateurs : l’argument premier

Facebook, avec ce concept, dit vouloir faciliter aux utilisateurs, l’accès à une information plus rapide. En effet, les nombreux spots publicitaires qui apparaissent entre le « clic » et l’apparition  de la page demandé ralentissent fortement le processus et peut agacer les internautes. Selon Chrix Cox, chef de produit chez Facebook, « les intérêts de Facebook et des médias en ligne sont alignés ».

Les revenus engendrés par la publicité que touche dans un premier temps Facebook, seraient partagés avec les différents éditeurs. La proportion conservée par le réseau social n’est cependant pas encore connue.

Des avis partagés

Même s’il est important de maintenir une relation amicale avec Facebook, les éditeurs sont perplexes.Le journaliste du New York Times, David Carr, explique qu’avec ce nouveau procédé, les pages d’accueil des sites d’informations pourraient être amenées à disparaître. Il s’inquiète également de l’influence grandissante que gagne Facebook sur les médias et de la disparition de la relation directe qu’ont encore les journaux avec leurs lecteurs. “Les médias seraient des serfs dans le royaume de Facebook », explique-t-il.

Le Business Insider rappelle que des tentatives similaires ont déjà eu lieu. En 2011, plusieurs titres tels que le Guardian, le Washington Post, Business Insider ou encore le journal The Independent avaient lié des partenariats avec Facebook pour mettre en place des applications permettant aux utilisateurs de partager et de consommer des informations directement sur le réseau social. Mais les différents éditeurs ont vite renoncé, voyant le nombre de clic sur leur propre page, dangereusement diminuer.

Même si cette fois-ci, les médias seraient rémunérés, il est difficile à croire qu’ils soient prêts à sacrifier leurs propres pages web au profit du « grand patron ». En attendant que les propos du New York Times soient vérifiés, les débats sont ouverts.

Par Gauthier Itzel

Auteur

Horizons Médiatiques

Le monde raconté par les étudiant·es du Master Nouvelles Pratiques Journalistiques de l'Université Lumière Lyon 2.