France Télévisions : Rémy Pflimlin pointé du doigt par le CSA

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) s’apprête à publier un rapport très sévère sur la mandature du président du groupe France Télévisions.

Rémy Pflimlin n’a pas été épargné. En publiant un bilan provisoire sur le mandat du PDG, le CSA a jeté un pavé dans la mare de l’audiovisuel. Dans cette première version du rapport, le conseil relève « un nombre d’objectifs non atteints » en matière de management du groupe, d’identification des chaînes mais aussi de qualité des programmes. Il a notamment souligné « un manque d’audace » dans la fiction, plus particulièrement dans les séries, ainsi que des « horaires trop tardifs » concernant les émissions culturelles. Le texte reproche par ailleurs à France 2 d’avoir « empiété sur la spécificité de France 3, se livrant ainsi à une concurrence stérile », tandis que France 4 et France Ô « ont du mal à justifier leur nécessité sur un réseau hertzien national ». Seule France 5, bonne élève du groupe, ferait l’objet de satisfactions quant à la qualité de sa programmation, à la spécificité de sa ligne éditoriale et au maintien de son audience.

Parmi les grandes thématiques remises en question, la direction du groupe reste la plus sévèrement critiquée. Le conseil, surnommé « le gendarme de l’audiovisuel », pointe l’organigramme du PDG et dénonce une instabilité des postes de direction, une illisibilité des responsabilités mais également une gestion peu efficace de la maîtrise des coûts. Il se désole d’un renouvellement presque intégral de l’état-major, jugé excessif, peu productif et onéreux. Le coût de l’ensemble des recrutements serait estimé à environ 10 millions d’euros.

Affirmations erronées 

Audience, état-major, programmes, effectif, toutes les réformes mises en place par le PDG semblent être sévèrement remises en question. Président du groupe depuis 2010, Rémy Pflimlin n’a pas encore annoncé s’il se présenterait candidat à un second mandat en 2015, mais a vivement rejeté le bilan accablant du conseil. « Ce document méconnaît chacune de nos antennes ainsi que nos organisations, émet des affirmations erronées ou caricaturales et relève également d’une ingérence dans l’information », a-t-il déclaré dans une lettre adressée à l’ensemble de ses collaborateurs. Le président, dont le mandat prendra fin le 21 août 2015, a en outre exigé un démenti au CSA, doutant sévèrement de l’authenticité du texte. Le conseil, qui devait rendre une version officielle du bilan la semaine dernière, a repoussé la publication du texte, précisant que le rapport n’avait pas encore été validé par le collège de l’autorité de l’audiovisuel.

 

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Horizons Médiatiques

Le monde raconté par les étudiant·es du Master Nouvelles Pratiques Journalistiques de l'Université Lumière Lyon 2.