Si le data journalisme vous était donné(es)

Un concours pour les étudiants en journalisme et communication d’Aix-Marseille-Provence, basé sur la technique du journalisme de données. Voilà l’ambition de  Gomet’, un nouveau pure-player marseillais qui organise le premier Grand prix de data journalisme. L’occasion de faire le point sur ce journalisme 2.0 qui n’est pas seulement un  phénomène sudiste, mais qui représente peut-être le journalisme de demain, celui qui s’adapte à la mutation du métier de l’information.

Le data journalisme, c’est quoi ?

data journalisme

Le data journalisme, ou journalisme de données, vise un renouvellement du journalisme. Favorisé par la mise à disposition des données des institutions et gouvernements depuis le début des années 2000 (open data), il explore de nouvelles pratiques en matière de production de l’information.

Estelle Prusker-Deneuville, enseignante-chercheuse en datajournalisme et responsable de l’enseignement médias à SciencesCom – Audencia Group à Nantes donne sa définition :

Si le mot est récent, la pratique ne l’est pas : pour le journaliste du Guardian Simon Rogers, la carte du choléra proposée par John Snow en 1854 est un premier exemple de journalisme de données. La carte montre la concentration de choléra autour des pompes à eau et a permis de comprendre l’origine de l’épidémie.

choléra

De fait, c’est d’abord en tant que métier que le data journalisme innove.

Quels changements pour les data journalistes ?

Simon Rogers, responsable du journalisme des données au Guardian, fait une différence entre le journalisme de données et l’infographie. Pour lui, l’infographie consiste uniquement à présenter des chiffres, alors que le journalisme de données vise aussi à les analyser et les expliquer.

Exemple probant avec le scandale des notes de frais en Grande-Bretagne en 2009, lorsque The Telegraph s’est servi d’un logiciel pour analyser des centaines de milliers de notes de frais des députés britanniques. Le data journalisme peut permettre de raconter une histoire complexe par l’intermédiaire de graphiques clairs.

Si tous les journalistes collectent des sources, les journalistes de données les exposent plus volontiers. Leur production dépasse aussi le cadre d’un simple article, et se prête plus facilement à la réutilisation de certains contenus au fil du temps.

« Les données peuvent être la source du datajournalisme, elles peuvent être l’outil qui permet de raconter l’histoire – ou elles peuvent être les deux. » Paul Bradshaw, Birmingham City University.

Un changement de production de l’information pour le journaliste donc, mais également un changement de la manière de la recevoir pour le lecteur.

Auteur

Horizons Médiatiques

Le monde raconté par les étudiant·es du Master Nouvelles Pratiques Journalistiques de l'Université Lumière Lyon 2.