Yahoo! Québec : les journalistes virés par des robots redacteurs

©Mark Allen Miller
©Mark Allen Miller

« Merci pour vos contributions passées et bonne chance pour l’avenir ». Voilà comment Yahoo! Québec a annoncé cette semaine à ses journalistes qu’ils venaient tout simplement de se faire remplacer par des robots. Le contenu du portail francophone sera désormais rédigé par des automates grâce à des algorithmes.

Depuis près de quatorze ans, l’antenne de Yahoo! a Québec faisait travailler une petite quinzaine de journalistes et pigistes. Implantés dans cette région du canada avant la domination du marché par Google, Yahoo! Canada en français proposait un répertoire de sites web francophones, des actualités locales, nationales et internationales, les prévisions météo, etc, le tout rédigé par des journalistes en chair et en os.

C’est de métal et d’acier que seront fait les futurs rédacteurs. Le site sera désormais automatisé, c’est-à-dire que l’agrégation du contenu, sa hiérarchie sur la page d’accueil du site et la mise en ligne des articles pourra être faite sans directe intervention humaine. Les rubriques actualités, divertissement, sport et économie seront vidées de leurs effectifs. Les seuls survivants : l’équipe commerciale qui se charge de vendre de la publicité car il ne faudrait pas perdre cette manne financière.

Car c’est bien là que ce trouve le nerf de la guerre : les économies. Les robots journalistes sont bien moins cher que leurs confrères humains et travaillent plus vite. Quand un journaliste produit 300 brèves par trimestre, un robot en fabrique 4  400. L’agence américaine Automated Insights propose des articles rédigés par des automates à la pige : 500 mots (3 000 signes) pondus instantanément pour 10 dollars. C’est plus de 10 fois moins cher qu’un journaliste. Ces intelligences artificielles sont capables de traiter et rédiger en temps réel des résultats sportifs ou financiers, et sont même capables d’écrire « à la manière de », en reprenant les expressions favorites et les tournures de phrases des journalistes dont ils s’inspirent.

Malgré tout le style d’écriture reste très télégraphique et les articles ainsi rédigés n’offrent aucune plus value, aucune analyse. Dans le match journalistes robots contre journaliste humains, il est clair que les hommes ont encore de l’avenir. Nous sommes bons pour raconter des histoires, pour choisir des anecdotes intéressantes, formuler des analogies, créer des connexions : rendre un écrit vivant.

Cependant, la logique économique semble avoir plus de pouvoir que le charme de l’authentique pour certains groupe. A l’image de l’une des agences de presse les plus colossales du monde : Associated Press, qui depuis près d’un an utilise une  technologie automatisé pour la majorité de ses dépêches concernant les résultats financiers d’entreprises américaines.

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