Collateral Freedom, le coup de poing de Reporters sans frontières contre la cyber-censure

le 12 mars, c’était la journée mondiale contre la cyber-censure. Une occasion pour Reporters sans frontières de frapper un grand coup. L’association a lancé Collateral Freedom, une opération de « déblocage » de sites censurés dans différents pays.

Si la censure sur internet est peu présente en France (quoique), elle est presque quotidienne dans d’autres pays. En Chine par exemple, les expatriés sont obligés d’avoir recours à des logiciels spéciaux pour contourner les barrières du gouvernement. À l’origine, Reporters sans frontières a créé la journée mondiale de lutte contre la cyber-censure principalement contre la Chine. En effet, une étude avait révélé qu’en faisait une recherche via Google sur la place Tien-an-men depuis les États-Unis ou l’Europe, on tombait sur les répressions sanglantes de 1989. Alors que depuis la Chine, seuls des sites touristiques s’affichaient. Mais en 2006, l’association diffuse une liste des pays « ennemis d’internet ». Cette liste est régulièrement mise à jour, et regroupe toutes les nations effectuant des filtrages du contenu accessible sur internet. Aujourd’hui, elle est constituée en grande partie de pays d’Asie.

Cette année, Reporters sans frontières ne se contente pas de prévenir : l’association agit concrètement, en tentant de permettre à tous l’accès à des sites censurés. L’opération Collateral Freedom, menée en partenariat avec l’ONG chinoise GreatFire, s’est donnée pour but de permettre l’accès à neuf sites bloqués dans dix pays de la liste des ennemis d’internet. C’est la technique du mirroring qui a été utilisée pour mener ce projet à bien. Le principe : héberger une copie du site censuré sur les serveurs d’entreprises internationales telles qu’Amazon, Google ou Microsoft. Si les pays concernés disposent des ressources nécessaires pour s’attaquer aux serveurs d’un site modeste, il leur serait trop coûteux de tenter de bloquer des compagnies aussi puissantes. De plus, empêcher tout un pays d’accéder à Google par exemple, serait handicapant pour beaucoup d’entreprises.

La liberté d’expression sur internet est un important cheval de bataille pour Reporters sans frontières. En plus de s’engager auprès des journalistes à l’étranger, l’association aide aussi les blogueurs engagés politiquement. Le 23 Février dernier, ils dénonçaient la condamnation du blogueur Alaa Abdel Fattah, opposant politique accusé d’agression sur un policier et d’organisation d’une manifestation illégale.

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Horizons Médiatiques

Le monde raconté par les étudiant·es du Master Nouvelles Pratiques Journalistiques de l'Université Lumière Lyon 2.