Le troisième quotidien sénégalais s’offre une cure de jouvence

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Cour intérieure du Soleil. Image Nicolas Certes.

« Un Soleil nouveau se lève » peut-on lire ces dernières semaines dans les pages du quotidien Le Soleil. En effet, à partir du 8 février, la charte graphique du papier est totalement renouvelée. Mais c’est une véritable refonte de la rédaction qui intervient en coulisse.

Lundi 8 février, les Sénégalais pourront s’offrir un Soleil tout neuf. Depuis quelques semaines, le quotidien du service public réserve une pleine page à la promotion de cette nouvelle mise en page du journal. La Une va laisser la place d’honneur à la photographie, un peu à la Libération. La première inquiétude va être de réussir à utiliser des photographies originales, ce qui risque d’être compliqué avec le temps si le quotidien continue de faire ses Unes sur le président de la République (Macky Sall) ou son Premier ministre (Mahammed Boun Abdallah Dionne). On promet de nouveaux suppléments : un magazine tri-hebdomadaire, un cahier diaspora, Soleil Grand air, mensuel et suppléments thématiques. Une véritable révolution pour le « journal des Décideurs », à première vue.

Le magazine en question sera un magazine spécialisé économie et business. Le lectorat le plus important du Soleil étant les fonctionnaires et chefs d’entreprise, le pari semble tenable. Cela étant, le quotidien n’en est pas à son premier lancement de magazine et jusque là, aucun n’a tenu le choc. L’important c’est d’essayer…

Une aube nouvelle sur le net

Autre chantier au sein du Soleil, et pas des moindres, la refonte totale du site internet et du contenu proposé. La version actuelle est totalement dépassée, datant de 2010, et nécessite un ravalement total. Le projet a été confié à l’entreprise Orlysoft qui prévoit une mise en ligne de la nouvelle version début mars. D’ici là, il a été convenu d’arrêter la pratique actuelle de simplement copier-coller les articles du papier sur le site. Le directeur général, Cheikh Thiam, veut du neuf, du moderne et est très ambitieux.

Des idées d’une Soleil TV ou de couverture d’événements en streaming ont été soulevés. Mais pour l’instant, le deuxième problème concerne le recrutement d’une rédaction web — composée d’une personne pour le moment — et surtout d’apporter à celle-ci une connexion internet privatisée et puissante. La connexion actuelle étant celle de toute la rédaction, le débit, déjà moyen de base, devient vite très faible en fin de soirée quand toute la rédaction se connecte en même temps. Le nombre d’offres d’emploi n’a pas encore été communiqué, mais au moins trois personnes pourraient être embauchées au sein du Soleil online : un journaliste web, un journaliste multimédia et un community manager.

Le souhait de Cheikh Thiam d’un contenu web totalement coupé du contenu papier est cependant risqué au vu de l’effectif réduit de la future rédaction web. De plus, les contenus exclusivement web sont, pour le moment, des enrichissements des articles du papier avec du contenu multimédia, ou des articles s’inspirant du papier pour fournir des informations complémentaires. Le projet est encore à l’état embryonnaire, mais la machine est lancée et il devrait s’affiner d’ici le mois de mars.

Auteur

Horizons Médiatiques

Le monde raconté par les étudiant·es du Master Nouvelles Pratiques Journalistiques de l'Université Lumière Lyon 2.