Une presse libre au Costa Rica

Carte de la Liberté de la presse selon RSF - Image RSF
La liberté de la presse à l’échelle du monde. Image RSF.

 

Seizième au classement mondial de 2015 de Reporters sans frontières, le Costa Rica est considéré comme un pays où il fait bon être journaliste. C’est simple, il s’agit du seul pays d’Amérique latine où la situation de la presse est « bonne » selon l’ONG. Comment se traduit cette liberté dans la pratique du journalisme ? Voici quelques éléments de réponse.

Au Costa Rica, la pratique du journalisme se fait en toute liberté : tous les médias de communication y sont autonomes. Interrogée à ce propos, Eysel Chacón, chef de l’information à RTN Noticias de Canal 13, parle même d’une « liberté absolue » et d’un métier exercé « sans pression et sans menace ». Ainsi, les médias sont libres de traiter toutes sortes de sujets liés aux problématiques du pays.

Au cœur du continent américain, les journalistes du Costa Rica constatent clairement l’écart de liberté d’expression existant avec d’autres pays d’Amérique latine. Au Mexique, classé 148e au classement de RSF, les journalistes souvent victimes d’agressions, et ne peuvent jouir de la même liberté que leurs homologues costariciens. Il paraît évident que la situation politique du pays y est pour beaucoup : le Costa Rica est un pays stable, en constant développement, et beaucoup moins violent que des voisins comme le Venezuela ou les Honduras.

Mais il faut aussi dire que les médias ont fait le choix d’une neutralité qui confine à l’autocensure. En France, il est facile d’aligner les journaux le long d’une ligne politique, mais au Costa Rica, aucun média ne peut être clairement identifié comme étant de gauche ou de droite. Même si l’on soupçonne le quotidien La Nación de pencher à droite, il ne s’agit pas d’une évidence, à la différence de journaux français tels que Le Figaro par exemple, clairement identifié à droite, ou de Libération, lui, plutôt de gauche.

À Canal 13 par exemple, la neutralité la plus stricte est de rigueur. Le temps de parole des politiques en temps d’élection se doit d’être absolument le même pour tous, et le droit de réponse tient une place importante dans ce média qui tient à donner à tous la liberté de s’exprimer. Mais une bonne situation de la presse passe aussi par les citoyens : au Costa Rica, le journalisme est une profession respectée. Les Costariciens ont pleine confiance dans les informations qui leurs sont transmises par les médias traditionnels, même si les journalistes se réfugient souvent dans le silence lorsqu’il s’agit de traiter une information qui met en cause leurs sources de financement.

Toutefois, tout n’est pas tout blanc. L’an dernier, le gouvernement a tenté d’imposer une loi générale sur la Radiodiffusion, surnommée par les médias « loi bâillon », qui permettrait à L’État de sanctionner les médias pour des contenus jugés inappropriés. Les médias, des syndicats, mais aussi l’Association des professionnels de la communication du pays se sont immédiatement mobilisés contre cette loi. À ce jour, cette dernière est paralysée en débat à l’Assemblée.

 

 

Auteur

Horizons Médiatiques

Le monde raconté par les étudiant·es du Master Nouvelles Pratiques Journalistiques de l'Université Lumière Lyon 2.