WhatsApp : l’outil indispensable du journaliste costaricien

Image Élodie Soupama.
Image Élodie Soupama.

 

L’une des dernières mises à jour de l’application WhatsApp offre à ses utilisateurs la possibilité de partager des documents PDF stockés dans des services en ligne tels que Google Drive, OneDrive ou encore Dropbox. Cette nouveauté a pour but de rendre l’application plus apte au secteur professionnel. Mais au Costa Rica, elle n’a pas été attendue pour que les professionnels des médias soient totalement séduits par WhatsApp.

Depuis près d’un an et demi, WhatsApp s’est imposée comme une application indispensable au sein des rédactions costariciennes. Créée en 2009, elle permet à toute personne disposant d’une connexion internet sur son smartphone d’échanger des messages textuels ou sonores, des images, des vidéos, et depuis peu des documents PDF. Il est aussi possible de créer des groupes de discussions, et c’est justement ce qui a changé la méthode de communication des journalistes et des conseillers en communication des politiques.

L’application est utilisée en rédaction aussi bien pour le fonctionnement interne que pour les communications externes. À la Radio Nacional, plus besoin de passer en cabine d’enregistrement quand on peut simplement envoyer le son de sa note d’information. Et les journalistes sur le terrain communiquent en permanence avec leurs rédacteurs en chef, leurs collègues et leurs sources par le biais de WhatsApp. « RTN Revista » ou « Técnica Prensa¹ » sont des exemples de groupes dédiés à cette utilisation en interne.

Alan Arroyo, journaliste à Noticias Repretel, l’un des médias les plus populaires au Costa Rica, nous affirme que :

 « C’est devenu indispensable dans notre manière de travailler. WhatsApp nous sert à communiquer entre nous lorsque nous sommes sur le terrain, afin de rendre compte de la situation, de communiquer les dernières infos, de recevoir des instructions de la part des rédacteurs en chef. Il est aussi plus facile de partager tout cela, d’envoyer des photos, des vidéos pour alimenter les réseaux sociaux ou le site internet. »

Pour ce qui est des relations extérieures, les journalistes reçoivent certes les communiqués de presse de manière assez conventionnelle par e-mail, mais accordent davantage d’attention aux communiquées et messages qu’ils reçoivent sur WhatsApp. Il existe une multitude de groupes au service de l’information — il y en aurait même trop selon Andrea Alvarado, journaliste au département de presse du parti politique Frente Amplio² :

 « Nous utilisons beaucoup les groupes WhatsApp pour les contacts de presse, pour la communication interne du parti et je crois qu’il y en a trop, je suis un peu saturée par l’information, mais c’est de l’information immédiate qui ne coûte rien ».

« Journalistes santé », « Presse PUSC³ », « Informations municipales » ou encore « Comité des journalistes », les groupes WhatsApp sont des outils à la fois personnel et professionnel du journaliste au Costa Rica. Mais l’application a encore des progrès à réaliser pour satisfaire pleinement ces utilisateurs. José Maria Guzmán, journaliste et présentateur à RTN Noticias, ne peut plus se passer de cet outil, mais déplore : « la seule chose que ne fait pas WhatsApp c’est éditer ». Andrea Alvarado aimerait quant à elle que l’application soit plus sécurisée.

¹Technique presse

²Front élargi

³Parti d’unité sociale chrétienne

Auteur

Horizons Médiatiques

Le monde raconté par les étudiant·es du Master Nouvelles Pratiques Journalistiques de l'Université Lumière Lyon 2.