africanews : c’est quoi le panafricanisme médiatique?

À l’heure où certains rêvent tout haut de proclamer des États-Unis d’Afrique, africanews arrive dans la sphère médiatique avec une ambition panafricaine. La petite sœur africaine d’Euronews arrivera demain sur les écrans de télévision : elle sera alors une chaîne pour les Africains, par les Africains, sur les Africains (et l’Afrique).

C’est avec un trailer digne d’une superproduction américaine qu’africanews a annoncé son arrivée dans le paysage médiatique africain. En attendant son lancement, la chaîne est active sur les réseaux sociaux, les mobiles et le web. Le site est actuellement disponible en français et en anglais, et propose trois versions : « allégée », « standard », ou « avancée ». Il s’adapte donc aux connexions diverses de ses publics, dans la droite ligne de sa ligne éditoriale, qui lui intime « d’être au service de l’Afrique ». Bref, africanews est un média panafricain. Qu’est-ce que cela implique ?

Une information de toutes les régions du continent

« L’objectif n’est pas de faire un peu plus d’information d’Afrique de l’Ouest ou d’Afrique centrale en raison d’une certaine proximité linguistique : nous couvrons également le Maghreb, l’Afrique australe. Et puis l’un des avantages d’une rédaction comme celle d’africanews, c’est qu’il y a des journalistes qui viennent d’un peu partout du continent », explique Nathalie Wakam, journaliste francophone de la chaîne. L’objectif est bien de recruter des journalistes issus des quatre coins du continent. Ainsi, le journaliste kenyan Robert K’Odingo pense qu’avec une telle formule, la chaîne va « casser les stéréotypes africains et les clichés concernant le continent africain ».

Selon le journal La Croix, les 85 professionnels travaillant au siège — aujourd’hui situé à Pointe-Noire au Congo — viennent de quinze pays d’Afrique et seront épaulés par un réseau de correspondants. « Il faut que nul ne soit laissé de côté », insiste Mame Campbell Touré, la chef du bureau d’africanews. Elle ajoute : « africanews est aussi conçue pour la nouvelle Afrique, celle qui bouge, celle qui entreprend, celle qui construit, celle des success-stories, celle des réussites. » C’est le slogan de la chaîne, « Rising Africa ».

#RisingAfrica pic.twitter.com/EXAB4IfA58

— Michael Peters (@_MichaelPeters) 26 janvier 2016

La parole par et pour les Africains

Le panafricanisme de ce nouveau média passe aussi par sa volonté d’intégrer les populations dans le processus de création de l’information. Par le biais de l’application Story Hunting, journalistes comme lecteurs peuvent se transformer en « chasseur d’articles ». Cette initiative devrait diversifier les points de vue, et favoriser une certaine liberté de ton, la même que celle de la grande sœur Euronews.

Pour toucher tout le continent, il faut aussi multiplier les langues. « Nous voulons servir une audience panafricaine dans les langues africaines les plus utilisées », explique Mame Campbell Touré : « aujourd’hui nous commençons par l’anglais et le français et demain nous continuerons avec le kiswali, le portugais, l’arabe, le lingala et bien d’autres langues africaines. »

Lors de son lancement demain, la chaîne touchera sept millions de foyers dans 33 pays africains, « grâce à des accords de distribution avec les principaux opérateurs télécom en Afrique. » Dans six mois, elle devrait passer en crypté, un impératif pour assurer son financement… mais un potentiel frein à ses ambitions d’expansion.

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