La chasse aux fake news, une solution à la crise de confiance des médias ?

L’abondance des fake news sur le net et les réseaux sociaux ont créé une confusion dans la tête des internautes, en imitant les formes des médias traditionnels. Un maquillage médiatique provenant de sources non fiables qui porte préjudice aux véritables médias, notamment ceux présents sur le web.

Il y a quelques jours, le quotidien français Le Monde lançait le « Décodex ». Une initiative propre au journal, qui propose à son lectorat un outil en ligne afin de faire le tri entre les sources médiatiques fiables et celles qui diffusent des informations erronées. La quantité d’informations disponibles en ligne, gigantesque, a tendance à créer une confusion chez les internautes, qui ne savent plus qui croire.

L’arrivée d’internet a effectivement permis à chacun de s’exprimer et de publier librement, ouvrant donc la porte à tout type de publication, honnête ou pas. Et si les sites de désinformation prennent de plus en plus d’importance et deviennent rapidement viraux, cela se fait au détriment des médias traditionnellement reconnus et du véritable journalisme. Le lectorat accusant les médias de ne pas être assez indépendants vis-à-vis du pouvoir, le web souffre en plus d’un manque de crédibilité par rapport à ses confrères de la radio, la télévision ou encore la presse écrite.

En Belgique, le Conseil de déontologie journalistique (CDJ) s’inquiète de la propagation des fake news, ces articles qui reprennent les codes graphiques et éditoriaux de la presse pour se faire passer pour des sources crédibles. Une sorte d’usurpation d’identité des médias, qui a pour but de propager de fausses informations. La secrétaire générale du CDJ, Muriel Hanot, veut aller vers plus de transparence. Elle souhaite faciliter l’accès à une information fiable et vérifiée et « mettre en place des indicateurs laissant la possibilité aux internautes de savoir d’où vient l’information et de savoir si elle a été vérifiée », rapporte l’hebdomadaire belge Le Vif. Elle propose la création d’un label déontologique destiné aux médias belges, « qui indiquerait quels sites se soumettent aux décisions du CDJ ».

Aux États-Unis, la Silicon Valley a elle aussi décidé de lutter contre la désinformation qui a cours sur la toile. Facebook et le géant Google ont décidé de ne plus accepter de publicités de la part de sites faisant de la désinformation, tandis que le réseau social de Mark Zuckerberg teste également une fonctionnalité permettant de signaler une publication « suspecte », en Allemagne.

Mais selon deux chercheurs américains, Hunt Allcott et Matthew Gentzkow, les fake news n’auraient pas influencé les résultats des présidentielles américaines — période durant laquelle les faux articles ont abondé — comme le prétendaient certains. Ils expliquent que les gens apportent moins de crédit aux informations diffusées à travers les réseaux sociaux, preuve que même si les imitations de médias existent et tentent de s’approprier le lectorat et la crédibilité de leurs « inspirations », les internautes restent méfiants.

Mais apportent-ils pour autant davantage de crédit aux médias « réels », qui souffrent actuellement d’un manque de confiance généralisé ? En Belgique, la création d’un label déontologique offrirait aux lecteurs la garantie d’une information de meilleure qualité, et permettrait par la même occasion de redorer l’image des médias d’information…

Auteur

Horizons Médiatiques

Le monde raconté par les étudiant·es du Master Nouvelles Pratiques Journalistiques de l'Université Lumière Lyon 2.