Olivier Deheneffe : « s’appuyer sur les locales pour faire du web-région »

Lorsque L’Avenir, journal de la presse quotidienne régionale belge, a pris le tournant du numérique, il n’a pas choisi d’aller vers le le plus rapide ou le plus complet, mais vers le plus local. Olivier Deheneffe est responsable de la rédaction du site internet de L’Avenir et pilote la politique web du quotidien namurois. Même s’il « cherche la formule », L’Avenir s’appuiera quoiqu’il arrive sur son point fort : l’actu régionale.

Comment s’est passée la transition entre le papier et le web ?

Olivier Deheneffe : Dès le départ, on s’est appuyé sur les locales. L’Avenir c’est quand même les locales un peu partout en Wallonie. C’était presque notre seul contenu propre. On s’est fixé un objectif : mettre l’actu région en avant. On a intégré les journalistes des locales dans le projet et incité à écrire des papier pour le web.

Vos journalistes dans les locales avaient l’habitude de travailler uniquement sur la version papier. Comment ont-ils reçu le fait de devoir aussi travailler pour le site internet ?

O. D. : Au début, il y a eu des résistances fortes, mais quelques personnes ont été intéressées et ça a pu se développer. Au fur et à mesure du développement d’internet, le plus irréductible ne peut plus fermer les yeux. Les gens ont adhéré par la suite. C’est un exercice de journalisme qui change la façon d’écrire ou de mettre en page. C’est différent, mais pas plus facile. Il y a plus de liberté puisque le support est quand même très libre, mais il y a aussi des contraintes. La volonté c’est d’être devenir une agence de presse locale :  toute l’information en J+1 dans la version papier et l’actualité en direct avec notre site et les applications.

Qu’est ce qu’on peut lire sur lavenir.net ?

O. D. : C’est la même chose que pour la version papier finalement. On se positionne de la même façon face au Soir que se positionne Ouest France vis-à-vis des grands quotidiens nationaux français. Nous apportons l’expertise locale. On est les meilleurs sur l’actu proche de là où vivent les gens. On a adapté ça au web en faisant du contenu vidéo, de nouveaux types de reportages plus longs, des sondages, des quizz, etc. On utilise les mêmes outils que tous les autres, mais notre terrain est l’actu régionale.

Est-ce que c’est rentable ?

O. D. : Pour le moment non. Le journal papier reste le produit qui ramène le plus d’argent. Le web et le digital (sic) en sont très loin. Le web un service entièrement gratuit même s’il y a, bien sûr, des abonnements payants qui sont couplés au papier. L’enjeu, c’est de trouver le bon moyen de proposer son contenu. Le papier est en baisse et, mais les gens ne sont pas prêts à payer pour de l’information sur internet. Mais il faut trouver un moyen de faire payer le digital et le web parce qu’ils n’achètent plus le journal. On est comme les autres, on cherche la formule.

Auteur

Horizons Médiatiques

Le monde raconté par les étudiant·es du Master Nouvelles Pratiques Journalistiques de l'Université Lumière Lyon 2.