Léna Saint Jalmes est une jeune diplômée du Master de Nouvelles Pratiques Journalistiques de l’Université Lumière Lyon 2 depuis le mois de juillet 2022. À contre-courant des journalistes en quête de stabilité, elle a choisi d’exercer sous le statut de pigiste. Malgré toutes les contraintes qu’un tel statut suppose, elle prône la liberté et la mobilité.
Tout dans le parcours de Léna Saint Jalmes a toujours indiqué une liberté d’esprit et un refus du conformisme. Issue d’un baccalauréat scientifique, elle a longtemps nourri des ambitions de vétérinaire. Et, contre toute attente, la nantaise s’oriente finalement vers une formation de Lettres, Éditions, Médias, Audiovisuel à la Sorbonne (Paris) où elle se spécialise en audio et journalisme. « Je n’étais fermée à rien, intéressée par tout » confie la journaliste de 26 ans. Selon elle, ses « multiples appétences » pouvaient, d’une certaine façon, être assouvies par le travail journalistique qui “explore une infinité de sujets ».
« C’est difficile d’obtenir quelque chose, il faut être prêt à se déplacer et saisir les occasions au vol »
Elle a tracé son chemin en butinant de stage en stage jusqu’à ne plus pouvoir se défaire d’une telle indépendance. Tout d’abord, Léna débute dans le média jeunesse Wapitie, édité à Toulouse. Ensuite, face à l’absence d’opportunités, Léna retourne à Paris. « C’est difficile d’obtenir quelque chose, il faut être prêt à se déplacer et saisir les occasions au vol » explique la journaliste pour qui la mobilité ne représente plus un frein. Après un bref stage dans la culture à Paris, elle n’abandonne pas la rubrique mais change de rédaction pour rejoindre Le Progrès à Lyon. Enfin, cette période s’achève avec un ultime stage chez Fossport qui lui ouvre la voie vers la pige.

Fossport, Slate, Gala, Je bouquine, les contrats de pige pleuvent désormais à foison. « Je n’envisage pas forcément la pige pour toujours même si j’aime vraiment ce que je fais » avoue-t-elle, hésitante. Car, si la pige permet flexibilité, liberté et mobilité, elle apporte également son lot de désavantages. Léna pense sérieusement à la stabilité sans pour autant déplorer sa situation. Pour le moment, la pige demeure un bon compromis pour se défaire des carcans des horaires strictes. Cependant, la jeune journaliste se montre réaliste sur l’autre facette du miroir : « C’est difficile de trouver des jours off, ce n’est pas facile de vivre de la pige, on peut rapidement perdre sa motivation. Tu peux travailler trente-trois jours consécutifs et ensuite avoir plusieurs semaines creuses ». En raison de l’âge, du manque de revenus, Léna commence à considérer le CDI.
Co-écrit par :
Le Guillou Louna
Benamar Ahlem
Huguenot Camille
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