L’antenne du Rhône de Conscience et impact écologique a fermé le 20 décembre 2024. Alors que certains membres travaillaient déjà sur un nouveau projet, l’association d’éducation populaire à la transition écologique a tenu à organiser une passation de ses projets et initiatives avec ses compères lyonnais.
Les portes de l’antenne rhodanienne de Conscience et impact écologique (CIE) se sont définitivement fermées le 20 décembre 2024. Depuis douze ans, CIE proposait « une démarche d’éducation populaire à la transition écologique ». Son objectif phare était de permettre « l’émancipation vis-à-vis des rapports de domination et d’exploitation systémiques », souligne Claudine*, coordinatrice de l’antenne du Rhône. L’association organisait des animations et des ateliers sur différents thèmes (les déchets, la forêt, l’eau, etc.). CIE intervenait auprès de huit structures, allant des écoles primaires aux établissements du supérieur, en passant par les entreprises et les structures sociales.
« Nous étions vus comme une association zéro déchet »
Baisse des subventions, différents internes et manque d’engagements politiques, plusieurs éléments ont mené à la fermeture de la structure. Claudine et ses pairs ont déploré « que CIE ne soit pas suffisamment politisé et qu’au fil du temps, uniquement vue comme une association zéro déchet ».
L’aspect économique de l’association a également joué pour l’antenne lyonnaise qui a fini l’été 2024 avec « pas mal d’avance de trésorerie, ce qui arrive rarement », se félicite Claudine. Cependant, les élections législatives anticipées et l’arrivée d’un nouveau gouvernement ont tout chamboulé. Le projet de loi de finances pour 2025, présenté en octobre, prévoyait une réduction des dépenses de 5 milliards d’euros pour les collectivités territoriales. Une coupe qui a refroidi la structure, subventionnée à plus d’un quart par des subventions publiques. Malgré des projets en cours, l’équipe de CIE a pris la décision le 24 octobre de fermer définitivement les portes de l’association.
Grâce à cette expérience, j’ai une meilleure idée de comment permettre aux restaurants de changer de paradigme concernant une nouvelle façon de faire plus écologique.
Baye, ancien stagiaire
Des compagnons de route tels que des écoles, des entreprises ou des collectivités locales ont été surpris de cette annonce et regrettent la fin du projet. L’étudiant sénégalais Baye**, en master Relations internationales, a fait un stage à CIE de quelques mois où ses missions portaient sur la transition écologique des restaurants. « Grâce à cette expérience, j’ai une meilleure idée de comment permettre aux restaurants de changer de paradigme concernant une nouvelle façon de faire plus écologique », confie-t-il.
La disparition de CIE aurait pu laisser un vide dans le milieu associatif lyonnais, mais au contraire, la plupart de ses missions continueront d’être menées. En effet, les membres de l’association ont souhaité « fermer proprement et ont passé le dernier mois à contacter des associations pour savoir si elles voulaient reprendre animations et ateliers. Une dizaine d’associations a répondu à l’appel et a été formée par les bénévoles avec parmi elles, Zéro Déchet Lyon et Mouvement de palier (animations zéro déchet), TUBA (ateliers sur le numérique responsable), Bellebouffe et Le Faitout (contenus sur l’alimentation durable).
Une nouvelle association pour lier écologie et démocratie
Les membres de CIE qui tenaient à avoir une couleur plus politique ont créé une nouvelle association, 3.49. Elle a vu le jour en mai dernier, avant que la fermeture de CIE ne soit envisagée. Avec un tel nom (l’inverse de 49.3), l’association assume son engagement. Pour l’instant, elle est constituée de seulement quatre bénévoles qui forment le bureau, tous des anciens de CIE : Mathilde, la présidente, Yann, Claudine et Pauline.
3.49 souhaite développer la compréhension des liens entre enjeux démocratiques et écologiques. « Le but est que les citoyens puissent avoir un pouvoir décisionnaire dans l’organisation de la société pour répondre aux crises écologiques », clarifie Claudine.
L’association reprend certaines initiatives de CIE, telles que les happy hour de l’écologie politique : des réunions mensuelles dans des bars lyonnais où des débats sur divers sujets (l’écoféminisme, le syndicalisme et l’écologie, etc.) sont organisés.

Populariser fresques et ateliers
L’activité phare de 3.49 est d’ores et déjà la « fresque des besoins » : un atelier créé de toute pièce par Mathilde durant lequel les participants classent différentes cartes représentant diverses idées (respirer un air sain, avoir une voiture, avoir le droit de vote, etc) dans trois catégories distinctes : les besoins authentiques, qualitatifs et artificiels.
En six petits mois d’existence, l’association en a déjà animé une dizaine.
3.49 souhaite qu’elles se démocratisent : « Nous formons des animateurs à réaliser leurs propres fresques. Nous avons déjà organisé deux sessions de formation, et une autre est prévue en février 2025 », souffle Claudine.
L’association espère grossir et se structurer au mieux d’ici le début d’année et proposer des fresques, dont quatres sont déjà prévues pour 2025, dont une dans un lycée.
* (à leur demande, les noms de famille des personnes mentionnées ne sont pas partagés)
**(à la demande de la personne, le prénom a été modifié)
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